Mélange d’optimisme et de détermination sur les terres de Notre-Dame-des-Landes.

Elen Debost et Thierry Touche, élus au conseil municipal du Mans ont participé les 5 et 6 juillet au grand rassemblement « L’abandon c’est maintenant ! » sur la ferme de Bellevue. Si la détermination de s’opposer au projet demeure toujours intacte, personnalités et anonymes présents avouent de plus en plus entrevoir une issue victorieuse à leur combat.

 

Ce premier week-end de juillet fut synonyme de mobilisation plurielle pour les élus écologistes du Mans. Volontaires mais résignés devant l’incapacité à se dédoubler, ceux-ci ont dû opérer un choix, faisant en sorte d’assurer de leur soutien les militants de Notre-dame-des-Landes dans le même temps que les manifestants de la Culture Pride battant le pavé manceau.

Marquées par une météo exécrable – ce qui donna lieu à un impressionnant défilé de bottes en caoutchouc -, ces 48 heures en Loire-Atlantique resteront tout de même classées dans les belles réussites d’un mouvement bien loin de l’essoufflement. Contributeurs à leur manière de ce succès, Elen Debost et Thierry Touche ont assuré durant tout le week-end la diffusion d’informations relatives à leurs stands respectifs (« Sortir du nucléaire » pour ce dernier, « EELV » pour l’adjointe en charge de la jeunesse).  Parée à tous les aléas, l’élue mancelle se trouva aussi en première ligne lorsqu’il s’est agi de tout réorganiser à la suite de disparitions ou disfonctionnements de matériels.

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L’atmosphère y étant de fait sensiblement plus tendue, le chapiteau principal fut durant la matinée du dimanche le théâtre des incontournables exercices oratoires. Se succédèrent alors à la tribune responsables politiques, associatifs et syndicalistes. José Bové, dont le dessein parlementaire fut bruyamment remis en cause par certains, tenta d’exprimer sa volonté fédératrice à l’aide d’une assonance : « Tout le monde ne se reconnaît pas dans tout, mais tout de même on a besoin de tout le monde », et lança un appel aux sphères dirigeantes à céder les terres de Notre-Dame-des-Landes à un collectif de gestion. A l’image de ses auditeurs (dans leur grande majorité), l’eurodéputé moustachu fit, en guise de conclusion, preuve d’une fatalité optimiste, expliquant que l’Etat n’avait plus d’autre choix que d’abandonner ce projet dénué de sens.

La suite fut plus décontractée et le stand EELV en pleine effervescence devint le lieu de rassemblement central le temps d’un apéritif en l’honneur de Yannick Jadot, député européen fraîchement réélu. L’occasion pour Elen Debost et Julien Durand, porte-parole de l’ACIPA , de faire un point sur la mobilisation.

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Elen Debost, adjointe au Maire du Mans : « Pourquoi est-ce important pour une élue écologiste au Mans d’être présente ici ce week-end à Notre dame des Landes ? Essentiellement, parce que cela fait plus de 15 ans que les écologistes soutiennent le mouvement et que ce n’est sûrement pas le moment d’arrêter. Même s’il pleut, même si les conditions sont difficiles, nous sommes là car il s’agit d’un enjeu prioritaire et symbolique. Emblématique de tout ce qu’on porte, c’est quelque chose sur laquelle on n’abandonnera jamais. Julien Durand, à mes côtés, a pour habitude d’expliquer pourquoi, selon lui, il est important que les élus locaux, régionaux, des parlementaires soient là, tous mobilisés ».

Julien Durand, porte-parole de l’ACIPA : « Le combat de NDDL repose sur 3 piliers : la mobilisation citoyenne – nous pouvons la constater aujourd’hui -, le processus juridique, et l’engagement politique. Ce pilier politique est symbolisé par la démarche d’Europe Ecologie les Verts qui fut un des premiers à s’investir à nos côtés. Je ne connaissais pas personnellement les Verts, et j’ai découvert le mouvement en 2003. Depuis je les ai toujours trouvé présents aux rendez-vous juridiques et citoyens comme celui que nous vivons. Il m’apparaît indispensable de soutenir cette mobilisation contre l’implantation de l’aéroport, ce projet allant à l’encontre des considérations liées à l’environnement, à la santé des citoyens, à l’encontre même de ce qui était préconisé dans les Grenelles 1 et 2. Face aux partis majoritaires qui font tout pour déréglementer toute avancée environnementale, il faut renforcer le mouvement en étant présent sur le terrain, aux côtés des associations, au quotidien ».

S’autorisant l’abandon de son stand quelques instants, Thierry Touche profite de ce répit collectif qui voit enfin le soleil apparaître, et nous livre les détails de son engagement contre le nucléaire ainsi que sa vision d’élu mobilisé et opposé au projet d’aéroport :