Zones commerciales périphériques : le « monstre » à plusieurs têtes

Depuis la validation donnée par les instances départementales pour l’aménagement de la zone de Bener, le sujet des surfaces commerciales de périphérie est de retour au tout premier plan. Après leur intervention relative au transfert du Leclerc des Fontenelles, les élus écologistes

tiennent à rappeler la constance de leur position vis-à-vis de l’extension de Family Village aux Hunaudières.

En février 2011, les élus écologistes de l’agglomération mancelle dénonçaient l’implantation au sud du Mans d’un « clone de la verrue commerciale du nord ». Faisant référence à l’immensité goudronnée et saturée de véhicules que constitue la zone du Moulin au Moine (route d’Alençon), ils indiquaient leur indignation devant le projet de dupliquer un tel « monstre » sur les deux hectares du site de l’Ardoise, au sud de l’agglomération. Le groupe des élus écologistes insiste sur le fait qu’il s’agit d’un gâchis financier, mais aussi et surtout de suppression de surfaces agricoles et naturelles.

« Les élus d’Europe-Écologie-Les-Verts ne peuvent que déplorer cette politique d’aménagement désastreuse pour nos territoires et s’insurgeront résolument contre à chaque fois qu’ils auront à se prononcer ! » Les engagements pris à l’époque demeurent d’actualité dans la mesure où les inquiétudes persistent. Ainsi, le groupe des élus écologistes, par la voix de Jacques Gouffé, maire-adjoint à l’architecture et la transition énergétique, déplore toujours le fait « qu’aucune leçon ne soit tirée de la multiplication de ces entrées d’agglomération défigurées» et indique « qu’il ne faut plus ouvrir de nouvelles surfaces commerciales avant d’avoir géré les friches qui se développent un peu partout ».

Effectuant l’analogie avec l’urbanisation américaine et son modèle du tout-voiture, Dominique Niederkorn confiait publiquement en 2006 sa très grande crainte quant au devenir de l’entrée sud de la ville. L’élue écologiste alors chargée des Transports s’inquiétait pour deux raisons. Tout d’abord, les investissements publics nécessaires afin de désengorger une zone que l’on continue de développer (!) ; et bien entendu, le préjudice porté aux commerçants de centre-ville alors que le territoire fait face à une surcapacité en terme de grandes surfaces. On sait en ce sens que l’actuel chiffre d’affaire par enseigne est largement inférieur à la moyenne nationale. « Chaque surface nouvelle qui ouvre est une surface qui ferme ailleurs en zone nord, au centre commercial sud, à Allonnes, ou au centre-ville du Mans » ajoute Jacques Gouffé.

A ce jour, l’aménageur de la zone estime qu’il n’y a plus longtemps à attendre avant le dénouement et l’accord pour le lancement de « Family Village 2 ». Alors qu’en 2006, la ville du Mans s’était opposée au projet initial, il y a, selon Catherine Gouhier, Vice-Présidente en charge de l’urbanisme et des aménagements urbains, « tout lieu de s’interroger sur la nature des négociations qui ont vu la ville devenir  favorable à l’extension ».