Jacques Gouffé : « On peut voir dans la transition énergétique les marges de croissance qui manquent à notre économie »

 

Conseil municipal du 18 septembre 2014, Jacques Gouffé sur la création du Conseil territorial de la transition énergétique :

« L’objet du conseil territorial de la transition énergétique, c’est de définir la transition énergétique telle une nécessité éthique et économique. Une nécessité d’arrêter de piller les ressources fossiles qui manqueront aux générations futures,

de tout faire pour limiter les émissions de gaz à effet de serre et le dérèglement climatique, mais aussi, pour les collectivités, une nécessité de libérer du poids financier sans cesse croissant des énergies fossiles. L’objectif est de dire dans nos assemblées que l’on doit et peut faire en sorte de se dégager des énergies fossiles et retrouver des marges budgétaires.

Avec une vision sur le long terme, le Grenelle de l’environnement a accouché entre autres de la règlementation thermique 2012 et des SCOT qui vont inciter les élus à reconsidérer leurs pratiques en matière de développement de leurs collectivités. Ceux qui ont décidé de la mise en œuvre du tram agissent dans cette orientation. Concrètement le tram et son succès en terme de fréquentation, c’est moins de voitures en ville, moins d’énergie utilisée, moins de carbone dépensé.

L’ambition de notre équipe municipale est de diminuer de 20% nos consommations d’énergie et nos émissions de gaz à effet de serre. C’est également de produire 20% de l’énergie que nous consommons. La ville et la métropole ont commencé à intervenir sur leur patrimoine. Celui-ci demeure important et les enveloppes d’investissements sont à la baisse. Faire plus est nécessaire mais ne sera donc pas facile. L’objectif du conseil local de la transition énergétique est d’aider à la prise de conscience, de convaincre, d’écouter les différents acteurs, d’identifier des blocages, de mettre en relation, de faire de la médiation, de contribuer à massifier les actions existantes.

La composition du conseil

Les professionnels du bâtiment vivent une période difficile. Les carnets de commandes sont vides, les entreprises souffrent. Noel Peyramayou, Président de la Fédération du bâtiment, a indiqué que la rénovation thermique est attendue pour faire vivre les entreprises et préserver l’emploi. Nos intérêts convergent et l’on peut voir dans la transition énergétique les marges de croissance qui manquent à notre économie. La démarche est enclenchée pour le logement social avec la rénovation de 1000 logements par an. Pour le logement collectif privé, la situation est plus compliquée du fait des différences entres les situations économiques des propriétaires au sein d’une même copropriété. Beaucoup d’entre elles sont de réelles passoires thermiques. Combien de gens subissent la précarité énergétique et ne se chauffent pas faute de moyens ? La récente nouvelle de la diminution des interventions financières de l’ANAH est d’autant plus inquiétante.

Pour convaincre et accompagner, nous souhaitons mobiliser les énergies de tous. Partenaire naturel des villes, le CAUE possède une certaine expérience et accompagne déjà des projets citoyens (ex. Les petites machines à habiter). Renseignant plusieurs milliers de sarthois désireux d’isoler leurs logements, l’espace info énergie sera aussi sollicité.

On dit que les banques sont frileuses et que le tiers financement n’avance pas. Nous attendons beaucoup de la loi de transition énergétique présentée par Ségolène royal à ce sujet. Nous avons la chance au Mans d’avoir un département géographie compétent et dynamique en la matière. Ainsi, les universitaires seront sollicités. Les conseils de quartier constitueront les relais avec la population afin d’aller à la rencontre des habitants, de prévoir des animations, d’accompagner des initiatives de citoyens qui voudraient constituer des groupes de transition. »