Revendiquant la volonté des élus écologistes de l’agglomération mancelle d’étudier les innovations et de s’inspirer des réussites d’autres collectivités, Jacques Gouffé et Samuel Guy se sont rendus en pays grenoblois trois jours durant. Au fil des rencontres et des visites, Samuel Guy nous livre chaque jour de cette semaine sa vision d’un territoire qui a su, plus vite que d’autres, relever le pari de la transition écologique.
L’article de ce mercredi porte sur la revitalisation des centres-bourgs de périphérie, avec les exemples des communes de La Rivière et Crolles.
La Rivière est une commune de 600 habitants, à 30 km de Grenoble. Engagée en 2002, l’opération de revitalisation de son centre bourg s’est achevée en 2010. Le coût global s’éleva à 2 780 000 euros HT. En tenant compte du doublement de la population au cours de ces 15 dernières années, cette opération est remarquable. Le rôle de l’Analyse Environnementale de l’Urbanisme qui a été menée a permis d’engager une véritable réflexion sur l’efficacité environnementale de la démarche. La forte implication des habitants via les processus de concertation engagés fut décisive dans la définition des besoins de la commune. Grâce à cette opération, La Rivière a développé une véritable filière locale du bois. Les bâtiments construits utilisent en effet tous du bois d’œuvre produit sur le territoire de la commune. Elle a ainsi su valoriser l’exploitation de 1000 m3 / an (certifié « bois des Alpes »), par exemple par la création d’une chaufferie bois, démarche engagée avec l’école pour expliquer la filière.
La Rivière a intégré dans son projet la création de gîtes communaux. A l’origine pour les touristes et les proches des habitants, ils sont en partie occupés par les salariés des entreprises de travaux qui travaillent dans la région. La reprise d’un commerce local (épicerie) et d’un bar, ou encore d’un relais assistante maternelle firent aussi partie du projet.
Une démarche comparable avait été suivie en 2010 pour la construction de l’école (utilisation du bois local, démarche BBC, participation active des élèves du marquage initial des arbres jusqu’au chantier…)
Samuel Guy : « Nous avons eu affaire à un bel exemple de ce qu’une petite commune peut faire, à son échelle. En mettant en avant le côté innovant de sa démarche, La Rivière a su mobiliser les accompagnements et les financements nécessaires pour porter son projet. Cette réussite illustre les effets d’une politique de développement durable appliqué : réduction des émissions de CO2, structuration d’une filière locale de circuits courts, redynamisation du centre-bourg, création d’emplois, qualité de vie dans les espaces publics… »
Crolles est une commune de 8 000 habitants à 20 km de Grenoble. Elle fut le terrain de trois opérations innovantes :
- L’écocentre est situé dans une ZAC, à proximité d’un parc d’équipements sportifs et culturels. Ayant vocation à accueillir des activités en liens avec le développement durable (brasserie d’une bière bio locale, restauration « circuit court », marchand de cycles, commerce bio …), le bâtiment est conçu de manière exemplaire (performance au niveau énergétique / utilisation de matériaux locaux). Une deuxième phase viendra compléter ce premier bâtiment avec, notamment, l’intégration de logements.
Samuel Guy : « L’écologie est ici déclinée dans la conception comme dans l’exploitation du bâtiment. Celui-ci conjugue éco-construction, mixité d’usage (logements et commerces), mixité sociale. L’Eco Centre regroupe des commerces et artisans partageant la même éthique, promoteurs d’un mode de consommation plus responsable, basé sur la qualité des produits, le contact, le respect de l’homme et de son environnement. »
- En lieu et place d’une maison et sa parcelle de 1500 m2, 14 logements locatifs sociaux sont apparus en cœur de ville entre les tissus anciens et pavillonnaires.
Samuel Guy : « Nous voyons là comment une opération de reprise de foncier existant permet de densifier le centre et, ainsi, de créer une véritable couture entre les quartiers afin de favoriser la mixité sociale ».
- La réalisation du parc Jean-Claude Paturel a permis de créer une liaison entre les zones résidentielles, commerciales et industrielles. Celui-ci s’étend sur 10 ha, et mêle animations autour de l’eau (rôle de rétention / infiltration), jeux, jardinage, espace de barbecue pour les habitants, espaces canins… L’entretien des espaces est bien sûr réalisé en conformité avec des objectifs environnementaux (zéro phytos, gestion différenciée…)
Samuel Guy : « La multiplicité des ambiances crée la diversité des usages ! Le parc connait un grand succès et attire des populations de l’ensemble de l’agglomération. Bien sûr, là aussi, le bois est à l’honneur dans les différents aménagements… »
Retrouvez demain, jeudi, les spécificités du Schéma de cohérence territorial (SCOT) local.
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Mardi : Politique volontariste grenobloise en termes de mobilités
Jeudi : Champ d’action du SCOT au sein d’un territoire hétérogène