Revendiquant la volonté des élus écologistes de l’agglomération mancelle d’étudier les innovations et de s’inspirer des réussites d’autres collectivités, Jacques Gouffé et Samuel Guy se sont rendus en pays grenoblois trois jours durant. Au fil des rencontres et des visites, Samuel Guy nous livre chaque jour de cette semaine sa vision d’un territoire qui a su, plus vite que d’autres, relever le pari de la transition écologique.
L’article de ce jeudi détaille le champ d’action du SCOT au sein d’un territoire hétérogène.
Le SCOT (Schéma de Cohérence Territoriale) de la région grenobloise regroupe 2 Communautés d’Agglomération et 8 Communautés de Communes, soit 276 communes pour 740 000 habitants :
- les 3/4 des communes comprennent moins de 2000 habitants
- 58% des communes ont moins de 1000 habitants
- 2/3 des habitants habitent dans l’unité urbaine Grenoble-Voiron
De 1968 à 2008, 80% de la croissance de l’emploi s’est faite dans l’agglomération grenobloise, contre 24% seulement de la croissance démographique. Cette situation engendre donc de nécessaires échanges entre la ville centre, son agglomération et le bassin de vie. Ces nombreuses interactions et flux de déplacement (jusqu’à 120 000 déplacements / jour entre la Communauté d’agglomération grenobloise et le Grésivaudan par exemple) constituent un défi auquel les responsables locaux doivent faire face en restreignant la dispersion et en luttant contre la consommation d’espace pour l’habitat, les activités, les équipements, les infrastructures…
Il existe ainsi des déséquilibres entre territoires illustrés par de fortes disparités de revenus et une inégalité des conditions de vie (déplacements plus nombreux, plus longs, plus difficiles, surconsommation d’énergie, gaspillage de temps, pollution, stress…).
Samuel Guy détaille les volets sur lesquels le SCOT propose d’agir :
– La structuration du territoire et la répartition du développement futur (habitat, emploi, services et commerces) en proposant, par exemple, des objectifs d’offre de logements adaptée à la capacité des communes (production annuelle, habitat individuel, groupé ou collectif)
– La localisation du développement et le dimensionnement des espaces nécessaires : développer l’emploi dans les territoires pour lutter contre la périurbanisation, renforcer la capacité d’accueil des emplois dans les centres plutôt qu’en périphérie, limiter la consommation d’espaces économiques pour maintenir des réserves foncières et des capacités agricoles
– La limitation de l’urbanisation à long terme, la localisation du développement futur en maintenant des réserves foncières et en privilégiant les espaces les mieux équipés : définition de la « trame verte et bleue » avec ses réservoirs de biodiversité et ses espaces de vigilance, sa préservation des corridors ainsi que la restitution prévue de 2000 hectares de zones urbanisables aux espaces Agricoles, Naturels ou Forestiers
– La réinvention du commerce dans la ville, en limitant les concurrences entre territoires d’une part, entre centre-ville et périphérie d’autre part ; le tout par la définition d’usage (types de commerces nécessaires) et de surface de vente maximale admissible pour chaque « pôle » du SCOT (commerces de « proximité dans les parties centrales des bourgs et des quartiers, et commerces de « non proximité » de types bricolage, jardineries, concessions automobiles, ameublement) en périphérie
– L’autonomisation des territoires en accompagnant le renforcement des modes de déplacement doux et des transports collectifs, avec pour objectif de favoriser la complémentarité entre dessertes métropolitaines et dessertes de proximité. Il s’agit d’optimiser la mise à distance-temps des territoires et la notion de « chrono-aménagement », l’ambition n’étant plus de chercher à gagner du temps ou à faire passer plus de voitures par des routes de plus en plus larges … mais de garantir un meilleur niveau une meilleure accessibilité entre les différents pôles
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Mardi : La politique volontariste grenobloise en termes de mobilités