Comme Samuel Guy la veille en Conseil municipal, Alexis Braud a soumis au Conseil communautaire le vœu porté par les élus écologistes en faveur du « désinvestissement carbone » des partenaires financiers de la collectivité. Si une partie de l’opposition et les partenaires de la majorité municipal du Mans ont à nouveau fait le choix de s’abstenir ou de ne pas prendre part au vote, la démarche des écologistes a reçu le soutien de plusieurs conseillers communautaires ainsi que celui des maires de l’agglomération.
« Monsieur le Président, chers collègues,
La dernière conférence sur le climat qui vient de s’achever à Paris a été un succès dont tout le monde s’est félicité. Le rôle de notre ministre des affaire étrangères Laurent Fabius, et de toute la diplomatie de notre pays y a été crucial.
Cette conférence a fixé à l’unanimité des 195 pays un objectif de réchauffement climatique de 1,5 à 2 degré maximum à l’horizon de la fin du siècle. La fin du siècle, c’est très bientôt, nous parlons ici de l’espérance de vie de nos enfants et petits-enfants. Cet objectif appelle donc à se mettre au travail dès maintenant.
Les engagements actuels des pays membres de l’ONU nous placent sur la trajectoire de +3 degrés, il est donc prévu un dispositif régulier pour mesurer les progrès et affermir les engagements.
Les engagements des pays, ce ne sont pas que des histoires de chefs d’états qui se mettent d’accord. Ce sont des engagements nationaux qui sont à atteindre avec de multiples initiatives privées et des politiques publiques, de l’échelle des nations à celles de vous et moi.
Le rôle de ce que nous appelons en France les collectivités locales, et que l’ONU nomme « les acteurs non étatiques », est crucial pour atteindre ces objectifs. Toutes ces collectivités locales sont d’ailleurs représentées officiellement dans les conférences internationales, et ce rôle est tenu par un Français de notre région puisqu’il s’agit du sénateur de Loire-Atlantique Ronan Dantec.
Chaque mesure que nous prenons ici en ce Conseil et qui réduit les émissions de CO2 participe à la réalisation des objectifs globaux de la nation.
Lorsque nous prenons la décision d’isoler des bâtiments communautaires, nous économisons quelques tonnes de CO2 qui font tourner le compteur des réalisations de la France.
Lorsque nous faisons le choix d’investir dans le tram et que s’opère un report modal, nous économisons quelques tonnes de co2 qui font là aussi tourner le compteur des réalisations de la France.
Il en va de même lorsque nous étudions l’ouverture d’une halte ferroviaire à l’hôpital, que nous posons des panneaux solaires, que nous veillons à avoir une politique foncière qui préserve une ceinture verte ou que la technologie utilisée pour l’hébergement de notre futur site web permettra de faire des économies d’électricité.
Chaque jour nous participons donc à notre niveau à ce que la France tienne ses engagements pris devant l’ONU et l’humanité.
Toutes ces décisions mises bout à bout constituent une véritable mutation de notre économie.
Pour faciliter cette mutation de l’économie, il faut opérer un transfert massif des investissements depuis les industries carbonées vers les industries décarbonées.
Nous savons tous ici que ce sont les PME et les artisans bien plus que les grands groupes qui sont en mesures de créer des emplois. Et nous savons tous aussi que ce sont les PME et les artisans qui ont le plus de mal à accéder aux flux financiers qui leur permettraient de se développer.
Et bien c’est pareil pour l’économie de demain.
Les industries carbonées ont une telle puissance et nécessitent de tels investissements qu’elles captent des capitaux qui font défaut à l’économie qui naît. Cette situation est extrêmement handicapante car elle entrave des projets et fait prendre du retard aux pays concernés.
Être en mesure de prêter de l’argent aux entreprises de l’économie de demain est un enjeu majeur pour la compétitivité de la France, c’est aussi un moyen d’atteindre plus facilement les objectifs fixés.
C’est ainsi qu’est né un mouvement mondial dont le nom n’est pas très joli, sans doute parce qu’il s’agit d’une traduction, qui se nomme le « désinvestissement carbone ».
Il s’agit de dire une chose très simple : l’avenir de l’économie est dans les productions faiblement carbonées et c’est dans ces entreprises qu’il faut investir en priorité. Faire cela répond à une rationalité économique autant qu’à un objectif écologique. Le risque financier aujourd’hui c’est d’investir dans l’économie du carbone, il suffit de comparer les cours en bourse. En fait, l’insécurité financière doit changer de camp.
Partout dans le monde, des collectivités ou fonds d’investissement rejoignent ce mouvement. Du fonds souverain norvégien à la fondation Rockefeller par exemple, et en France de très nombreuses collectivité. Cet objectif de désinvestissement est rappelé par Nicolas Hulot comme par les ministres.
Ce voeu qui vous est soumis a pour objectif de participer à ce mouvement en exprimant auprès des institutions financières avec lesquelles se trouve en contact notre collectivité un message très simple : nous souhaitons que vous privilégiez dans vos placements les sociétés de l’économie non carbonée et que vous ne preniez pas le risque d’investir dans des entreprises dont on sait que leur modèle économique est en fin de vie ».
Le vœu adopté en faveur du « désinvestissement carbone » proposé par les écologistes :
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