Affichage publicitaire : les élus écologistes dénoncent un projet de décret anti-environnemental et passéiste

Les élus écologistes de l’agglomération mancelle s’opposent à l’assouplissement de la législation concernant l’affichage publicitaire en France prévu dans le cadre de la loi Macron. Un décret qui pourrait entraîner l’installation de nouveaux panneaux sur plusieurs communes de la métropole.

A partir du 1er mars, certaines villes de moins de 10 000 habitants seront susceptibles d’accueillir des panneaux publicitaires de grand format, jusqu’ici interdits par le Règlement national de publicité intégré aux lois Grenelle*. Parmi les 1532 communes – sans continuités urbaines (existence de coupures de plus de 200 mètres entre deux constructions) – concernées, figurent Mulsanne, Rouillon et Champagné. « A peine la COP21 est-elle conclue, que de nouvelles dispositions gouvernementales aggravent la dégradation de nos paysages » fustige Catherine Gouhier, Vice-Présidente de Le Mans Métropole en charge de l’urbanisme. « Non concertées, ces modifications du code de l’environnement sacrifient le cadre de vie au nom des profits privés. Il s’agit d’un véritable recul par rapport aux mesures beaucoup plus restrictives prises par le Grenelle de l’Environnement ».

Menant un travail de concertation avec les commerçants, les associations de protection de l’environnement et l’ensemble des maires de la Métropole, Catherine Gouhier pilote l’élaboration d’un nouveau Règlement Local de Publicité (RLP) à l’échelle communautaire. « Moins permissif – pour les petites communes comme les grandes – que les précédentes dispositions devenues obsolètes, le futur règlement nous préservera des effets du décret » précise l’élue. « Ce qui m’inquiète, ce sont les nouveaux panneaux qui pourraient apparaître sur les communes de Mulsanne, Rouillon et Champagné d’ici l’aboutissement du RLP communautaire ».

En complément, ce décret prévoit un moindre encadrement des règles en matière de pollution lumineuse, confiant aux seuls maires et non plus à une instance nationale le soin d’évaluer le degré « d’éblouissement ». « Les maires se voient chargés d’une responsabilité supplémentaire que l’Etat n’assume pas » dénonce Rémy Batiot, Vice-Président en charge de l’éclairage public. « A l’heure où les différentes communes du Mans Métropole sont particulièrement engagées sur la réduction de la pollution lumineuse,  il est regrettable que la question soit traitée avec une telle légèreté sur un plan national ».

Pour les élus écologistes de l’agglomération mancelle, « des solutions concertées existent ; le décret de la loi Macron n’en fait pas partie ». En conséquence, ceux-ci appellent la ministre de l’Ecologie et le ministre de l’Economie à retirer ce projet de décret et à protéger durablement notre cadre de vie.

Le décret est actuellement ouvert à consultation publique jusqu’au 9 février. Les élus écologistes appellent les habitants de l’agglomération à exprimer leur refus de voir appliquer ce décret en laissant un message à cette adresse : qv2.qv.dhup.dgaln@developpement-durable.gouv.fr

* Il interdit les publicités sur l’ensemble des territoires des communes de moins de 10 000 habitants. Il rend les affichages moins denses sur les zones urbaines. Son application a été rendu obligatoire depuis le 1 juillet 2015

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