Interventions et positions du groupe des élu-e-s écologistes au conseil communautaire du 13 décembre 2019

Lors de la dernière séance du conseil communautaire, Isabelle Sévère est intervenue pour réclamer des nouveaux indicateurs sociaux et des outils de mesure pertinents pour quantifier l’impact carbone. Rémy Batiot a présenté l’avant projet d’aménagements du secteur Voltaire-Cordelet.

Rapport d’orientations budgétaires pour l’année 2020

 

Lisez l’intervention d’Isabelle Sévère :

« M. Le Président, mes chers collègues, 

Je ne vais pas reprendre les éléments déjà énoncés par tous ceux qui sont intervenus et dans lequel le groupe EELV se retrouve. Je tenais simplement à remercier les services pour leur travail de qualité et pour la gestion saine dans lequel ils laissent la métropole en cette fin de mandat. 

Je ne peux que réitérer les inquiétudes soulevées concernant la perte d’autonomie fiscale à venir, liée à la suppression progressive de la taxe d’habitation, même compensée par une part de la TVA nationale. J’alerte également sur le plafonnement de la compensation du Versement Transport qui aboutit à une diminution de la compensation de près de la moitié de son montant (43 M actuellement), ce qui là aussi est inquiétant pour faire face à nos besoins de financement. 

Pour autant nous gardons une bonne capacité d’autofinancement avec une épargne nette consolidée autour de 37M€ et une capacité de désendettement de 1 an et tout cela dans un contexte de taux d’intérêt jamais aussi bas.  

Tout cela est très positif pour envisager les années à venir. 

Mais vous le savez plusieurs urgences sont devant nous et je suis surprise de ne pas les voir davantage apparaître dans ce Débat d’Orientation Budgétaire :

  • Tout d’abord notre territoire reste marqué par un taux de pauvreté important, autour de 10% des foyers de la métropole. Je pense que cet indicateur social devrait être davantage souligné afin de guider nos politiques publiques.

 

  • Ensuite, alors que se termine la COP 25 à Madrid et que tous les signaux sont au rouge, pas une ligne n’est consacrée à l’analyse de l’évolution des émissions et de la concentration de carbone dans l’atmosphère liées à la vie au sein de notre métropole, alors que c’est un enjeu on ne peut plus important pour notre santé ainsi que pour les générations futures. 

 

Tout cela m’invite à vous demander de mettre en avant de nouveaux indicateurs, comme l’a fait récemment le gouvernement de Nouvelle Zélande, en choisissant de prioriser des indicateurs sociaux et de bien être comme la santé mentale, le taux de pauvreté, le bien-être des enfants et des jeunes, la qualité de vie de nos aînés, sujet d’actualité aujourd’hui avec la réforme injuste des retraites menée par le gouvernement. Ces indicateurs sont ma foi largement aussi importants pour guider nos politiques que le PIB, la dette, la croissance économique qui nous ont mené jusque-là dans un mur qui se rapproche à vitesse grand V. 

Par ailleurs, je pense qu’il serait intéressant que la collectivité se dote d’outils de mesure pertinents pour quantifier l’impact carbone de nos actions et de nos achats. Savons-nous par ex quelle est la capacité du territoire à stocker les émissions de Co2 ? 

Savons-nous quel impact a notre politique de transport public sur la réduction des déplacements motorisés ? Tout cela n’est pas mesuré, et je ne peux que m’inquiéter à la lecture de l’enquête générale transport qui vient de paraître pour l’Ile de France. En effet, il ressort que la part modale de la voiture a légèrement diminué (de 4,7%) mais que parallèlement, le nombre global de déplacements motorisés a augmenté, gommant partiellement l’effet positif des politiques coûteuses et nécessaires de transport public. Toutes les collectivités ont beaucoup dépensé dans les politiques de Transports en Commun, mais finalement, et tous les rapports le montrent, l’impact sur les déplacements automobiles reste faible. 

Alors évidemment il ne s’agit pas de remettre en cause ces politiques nécessaires, notamment pour les plus précaires, les plus âgées et les jeunes, mais au moins de les interroger pour peut-être mieux les réorienter. Il ne s’agit pas de savoir combien on met d’argent dans les Transports en Commun, combien de lignes de bus roulent, mais bien aussi de savoir quel est l’impact au final sur la circulation automobile, surtout si à côté, en partenariat avec le département et la Région, nous continuons à élargir les routes, à faire des ronds-points et des rocades. De même combien de Plans de Déplacements ont été mis en place ? Rien dans la collectivité, si ce n’est la trop maigre indemnité kilométrique vélo que les élus écologistes ont poussé à adopter, et la mise en place d’un petit pool de voitures électriques. La Sétram a dans ses missions d’accompagner les entreprises à en mettre en place, mais là encore je ne vois rien venir…

Or nous devons tout faire pour limiter le nombre de déplacements en voiture, car c’est la principale source de polluants divers et de facteurs négatifs tels le bruit, le risque routier, le faible partage de l’espace public, etc.

M. Le Président, l’une de vos orientations est d’accentuer l’isolation des bâtiments afin de lutter contre la précarité énergétique et je la salue. Vous y consacrez 10M€/an pour un gain d’environ 1 M€ pour les locataires, en terme de baisse de charge et de gain de pouvoir d’achat. 

Mais nous avons aujourd’hui l’opportunité financière, au vu de la bonne santé de la collectivité et des faibles taux d’intérêts, de pouvoir aller beaucoup plus vite et de lancer un vaste plan qui touche les bâtiments publics comme privés. 

De même, nous devons absolument prioriser une métropole durable qui capte au maximum le carbone : c’est pourquoi il faut absolument limiter l’artificialisation des terres, conserver nos espaces naturels ou agricoles, adapter nos pratiques agricoles en allant vers plus d’agro écologie et d’agriculture biologique. Nous avons un plan alimentaire, mais sur le mandat seule une agricultrice a été installée sur le pôle d’excellence de Rouillon. Je pense sincèrement qu’il faut changer de braquet et accélérer. 

Ces outils de mesure et d’évaluation existent, à nous de nous en saisir. 

A nous également de porter une vision globale de nos politiques qui s’appuie sur une véritable sobriété énergétique, comme nous y invitent tous les rapports onusiens du GIEC. C’est au final une histoire de volontarisme politique de changer nos manières de faire sans se contenter de la politique des petits pas. Il s’agit de construire un futur pour le Mans Métropole, dans lequel les Manceaux et les Mancelles vivent mieux tout en ne mettant pas en péril leur futur et celui de leurs enfants.

Je vous remercie »

 

Charte d’engagements du nouveau réseau de proximité des Finances
publiques

Rémy Batiot, vice-président de Le Mans Métropole en charge de l’aménagement urbain, a alerté le conseil communautaire par rapport à la fracture numérique. Écoutez son intervention :

Le Mans – Aménagement du secteur Voltaire – Cordelet – première phase – Approbation de l’avant-projet

Rémy Batiot a présenté l’avant projet d’aménagement du secteur Voltaire-Cordelet aux élu-e-s communautaires. Écoutez la présentation :