Le 25 novembre marque la Journée internationale pour l’élimination des violences à l’égard des femmes, une date essentielle pour sensibiliser, rendre hommage aux victimes et appeler à l’action contre ce fléau mondial. Cette année, les écologistes de Le Mans ont proposé une mesure forte : mettre en berne les drapeaux municipaux en hommage aux femmes victimes de féminicides. Si cette proposition n’a pas été retenue par le Conseil municipal, elle soulève un enjeu clé : comment les institutions peuvent-elles renforcer les actions locales déjà menées pour lutter contre les violences faites aux femmes ?
Des associations locales en première ligne
Le Mans peut se targuer d’un riche réseau d’associations engagées dans la lutte contre les violences faites aux femmes. Solidarité Femmes 72 ou le CDIFF, par exemple, accompagne les victimes de violences conjugales en leur offrant un soutien psychologique, juridique et social. NousToutes 72 sensibilise régulièrement les Manceaux et Mancelles à l’ampleur du problème grâce à des marches, des campagnes d’affichage et des ateliers. Ces associations font un travail colossal, souvent dans l’urgence et avec des moyens limités, pour répondre à une réalité alarmante : en France, 111 féminicides ont été recensés en 2024 au 23 octobre.
Mais les associations ne peuvent pas agir seules. Elles ont besoin de relais institutionnels forts pour amplifier leurs messages et traduire leur action en politiques publiques.
Pourquoi mettre en berne les drapeaux municipaux ?
Certains, comme la majorité municipale, pourraient considérer cette action comme purement symbolique. Mais elle va bien au-delà. La mise en berne des drapeaux le 25 novembre aurait eu plusieurs objectifs :
- Rendre visible l’invisible : En rendant hommage aux victimes de féminicides, la Ville aurait sensibilisé directement les citoyens à l’ampleur de ce drame et marqué l’espace public d’un signe de deuil collectif.
- Montrer un engagement institutionnel : Les gestes des collectivités locales renforcent l’idée que les violences faites aux femmes ne sont pas une problématique isolée, mais une priorité sociétale à laquelle les pouvoirs publics doivent répondre.
- Compléter les actions associatives : En soutenant visiblement les campagnes menées par les associations, la Ville aurait démontré qu’elle est un partenaire actif dans cette lutte.
Des villes comme Rouen ou Paris ont déjà adopté cette démarche. Pourquoi pas Le Mans ?
Un appel à une action collective
La proposition des écologistes, bien que non retenue, a permis de mettre le sujet au cœur du débat. Ils soulignent que ce type d’initiative n’a aucun coût financier mais porte un poids symbolique majeur. À l’heure où des centaines de femmes subissent des violences chaque jour, il est essentiel que collectivités, associations et citoyens agissent ensemble.
Pour les écologistes, l’engagement de la Ville ne doit pas se limiter à une seule journée. Ils proposent de renforcer les partenariats avec les associations, de lancer des campagnes municipales de sensibilisation, et d’organiser des moments de recueillement pour célébrer la mémoire des victimes et prévenir de nouvelles tragédies.
Une sensibilisation nécessaire, un combat à poursuivre
La lutte contre les violences faites aux femmes est une responsabilité collective. Les associations travaillent chaque jour pour accompagner les victimes et briser le cycle des violences. Les institutions, elles, ont un rôle clé pour les soutenir, amplifier leur message et montrer l’exemple.
Mettre en berne les drapeaux municipaux n’aurait pas été qu’un geste symbolique. C’est une action qui aurait pu rappeler à chaque habitant de Le Mans que ces drames nous concernent tous et qu’ensemble, nous avons le pouvoir d’agir.